Unification et centralisation (1568-1603)

Intro

Une représentation de scène guerrière à l'époque Sengoku : Scène de la guerre de Genpei (1180-1185) sur paravent, par Kanō Motonobu.

À partir des années 1560, un groupe de guerriers provenant du Tōkai (Une province du Japon) regroupé autour d'Oda Nobunaga mettait la main sur Kyoto et le reste du Kinai, se constituant les bases nécessaires pour ambitionner de soumettre le reste du Japon, en éliminant les autres seigneurs de la guerre et les communautés locales autonomes des villes et des campagnes. Ce projet fut mené à son terme par Toyotomi Hideyoshi (un des plus fidèle général des Oda) après la mort de Nobunaga en 1582.


Cette période, connue sous le nom d'époque Azuchi-Momoyama (d'après le nom de châteaux construits respectivement par Nobunaga et Hideyoshi ; on trouvera aussi Shokuhō, d'après la lecture alternative des premiers caractères des noms Oda et Toyotomi), correspond à un stade final de l'époque Sengoku puisque le Japon restait divisé entre des daimyō rivaux indépendants jusqu'en 1590, mais les deux daimyō dominant successivement la scène politique firent passer un plus grand nombre d'entre eux dans leur vassalité (le groupe dit des « shokuhō-daimyō »). Elle fut marquée par des conflits de plus en plus violents, mobilisant des dizaines voire des centaines de milliers de combattants, et par la mise en place d'un nouvel ordre politique et social émergeant des bouleversements et expérimentations politiques de l'époque Sengoku. La nouvelle situation devait se stabiliser sous les auspices de Tokugawa Ieyasu, qui prit le pouvoir après la mort de Hideyoshi, dans les années 1598-1603, et de ses successeurs.


Intro

Représentation de Tokugawa Ieyasu.


Ces trois seigneurs de la guerre sont couramment perçus comme un groupe de trois unificateurs mettant fin au désordre de l'époque Sengoku, des personnages majeurs de l'histoire japonaise, qui peuvent être interprétés à la fois comme des représentants de l'époque des guerres civiles et comme les acteurs d'une rupture radicale puisqu'à l'issue de ces trois décennies le pays était engagé dans une voie radicalement différente de celle de l'époque médiévale, vers la « première modernité ».