Dans cette page, vous découvrirez l'histoire du Palais du Louvre, comment de château fort au XIIe siècle, il est devenu le plus grand musée d'art et d'antiquités du monde, ainsi que les principaux acteurs de la création d'un monument.
À l'origine du Louvre existait un châ¢teau fort, construit par le roi Philippe Auguste en 1190. Le Trésor royal précédemment conservé à la maison du Temple de Paris est transporté en 1317 au Louvre. Charles V fait du château une résidence royale. En 1594, Henri IV décide d'unir le palais du Louvre au palais des Tuileries. La Cour carrée est édifiée par les architectes Lemercier puis Le Vau, sous le règne de Louis XIII et Louis XIV ; quadruplant la taille de l'ancienne cour de la Renaissance, elle a nécessité la démolition du reste de l'enceinte médiévale). La décoration et l'aménagement du palais sont alors dirigés par des peintres comme Poussin, Romanelli et Le Brun. Mais tout ceci est brutalement interrompu lorsque Louis XIV choisit Versailles comme centre du pouvoir et résidence royale en 1678. Le Louvre reste alors longtemps tel quel. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que de nouveaux projets, menés notamment par Gabriel et Soufflot, viennent continuer et achever le travail. Un de ces nouveaux projets est celui de transformer le Louvre en musée. Il prend naissance sous Louis XV, mais n'aboutira véritablement qu'avec la Révolution.
C'est le roi Charles V, au XIVe siècle qui commence à développer un goût pour le luxe, qui sera plus ou moins transmis à ses successeurs. Il passera commande de livres enluminés, d'étoffes...
François Ier est le premier roi de France à constituer un « cabinet de tableaux », c'est-à-dire une collection de peintures de chevalet non liées à la décoration des demeures royales et pouvant être exposées indépendamment. À partir de la prise de pouvoir par Louis XIV, en 1661, l'enrichissement de la collection de la couronne va devenir l'objet d'une attention particulière. L'inventaire donne 546 tableaux originaux : 283 de l'école italienne, 77 de l'école allemande et des Pays-Bas, 77 de l'école française et 109 de diverses écoles. Les experts pour la peinture ont estimé la collection pour 224 573 livres tournois. S'ajoutaient 92 tableaux, copies de maîtres, et 241 portraits de papes. Louis XIV achète aussi les 196 bustes antiques et modernes. Les sculptures sont estimées 50 309 livres et les bustes 46 920 livres tournois.
En 1671 est créée, au sein des collections royales, une section particulière consacrée aux dessins. Cette section est l'ancêtre du département des arts graphiques du Louvre. Après la guerre de Dévolution pendant laquelle les combats se sont portés dans les Pays-Bas espagnols, la peinture flamande n'est plus considérée comme un art inférieur à l'art italien. Les collections royales vont alors s'enrichir d'œuvres flamandes. Louis XIV a constitué une collection de nombreux vases en pierres dures ou gemmes et de bronzes. Il a enrichi la collection des joyaux de la Couronne. Les gemmes et les joyaux rescapés sont exposés aujourd'hui dans la galerie d'Apollon.
C'est sous le règne de Louis XIV que naît l'idée de faire du palais du Louvre un dépôt d'œuvres d'art appartenant à la couronne. Malgré le départ du roi pour le palais de Versailles, en 1681, quatre cents peintures continuent à être conservées au palais du Louvre. Tout commence par une exposition provisoire des plus beaux tableaux de la collection royale, qui se tient dans la galerie royale de peinture installée au palais du Luxembourg de 1750 à 1779 et qui connaît un grand succès. Le marquis de Marigny demanda à Jacques Bailly, peintre et garde des tableaux du roi à Versailles, d'aménager l'appartement de la reine d'Espagne au palais du Luxembourg pour y exposer par roulement 110 tableaux et des dessins. Ce musée est ouvert le 14 octobre 1750. En 1765, dans le tome IX de l'Encyclopédie dirigée par Denis Diderot et D'Alembert, à l'article Le Louvre, après avoir regretté l'inachèvement des bâtiments, il dresse un programme pour un futur musée :
« L’achèvement de ce majestueux édifice, exécuté dans la plus grande magnificence, reste toujours à désirer. On souhaiterait, par exemple, que tous les rez-de-chaussées de ce bâtiment fussent nettoyés & rétablis en portiques. Ils serviraient ces portiques, à ranger les plus belles statues du royaume, à rassembler ces sortes d’ouvrages précieux, épars dans les jardins où on ne se promène plus, & où l’air, le tems & les saisons, les perdent & les ruinent. Dans la partie située au midi, on pourroit placer tous les tableaux du roi, qui sont présentement entassés & confondus ensemble dans des gardes-meubles où personne n’en jouit. On mettrait au nord la galerie des plans, s’il ne s’y trouvait aucun obstacle. On transporteroait aussi dans d’autres endroits de ce palais, les cabinets d’Histoire naturelle, & celui des médailles. »
Depuis 1725 l'Académie de peinture présente les tableaux de ses membres dans la grande salle du Louvre appelée Salon carré et qui a laissé son nom à l'exposition.Alors que les collections de la Couronne avaient été peu enrichies pendant le règne de Louis XV, le règne de Louis XVI va être une des périodes les plus fécondes dans l'accroissement des collections.Le projet se transforme en loi le 27 juillet 1793, et l'inauguration prévue initialement le 10 août 1793 a lieu finalement le 8 novembre 1793, le musée prenant le nom de Muséum central des arts de la République. Il ne comprend à son ouverture que la Grande galerie le long de la Seine où sont exposées les collections du roi, propriétés de la nation après l'abolition de la monarchie un an plus tôt, et les œuvres saisies chez les émigrés ou dans les églises.
En mai 1791, le député Bertrand Barère demande que « la galerie du Louvre… devienne un Muséum célèbre, et qu'on y déploie les nombreux tableaux de Rubens et d'autres peintres illustres ». Le 26 mai 1791, l'Assemblée décrète : « Le Louvre et les Tuileries réunis seront le palais national destiné à l'habitation du roi et à la réunion de tous les monuments des sciences et des arts et aux principaux établissements de l'instruction publique ». Le Muséum a d'abord été créé comme lieu de formation pour les artistes de l'époque, qui étaient les seuls à pouvoir y entrer en semaine. Le public n'y était admis, gratuitement, que le dimanche, jusqu'en 1855 où il le fut toute la semaine.
La Grande galerie n'était éclairée que par les grandes fenêtres côté Seine et n'offrait pas le meilleur jour pour voir les tableaux. Tous les artistes s'accordent pour demander un éclairage zénithal à Hubert Robert, qui avait été nommé garde des tableaux du roi en 1784 et chargé d'étudier l'aménagement de la Grande galerie entre 1784 et 1792, puis à nouveau entre 1795 et 1802. Il est membre du conservatoire et a donné des images de cette Grande galerie (voir les images ). L'éclairage zénithal sera réalisé en 1796 sous la charge de Pierre Fontaine.
En 1803, le Louvre prend le nom de musée Napoléon. À partir de Napoléon Ier jusqu'à Napoléon III, hormis la période de la Deuxième République, le musée fait partie de la liste civile du souverain. Dominique-Vivant Denon en est le premier directeur ; il en fait le plus grand des musées du monde et il préside à son démantèlement lors de la chute de l'Empereur.
Paris est occupé le 31 mars 1814. Napoléon Ier abdique le 12 avril. Les puissances occupantes demandèrent que les tableaux non exposés et ceux réquisitionnés en Prusse sans traité leur soient rendus. Certaines personnalités allemandes, comme Alexandre von Humboldt, ne sont pas jugées suffisamment actives pour reprendre les œuvres et démanteler les collections du musée. Des campagnes dans la presse allemande sont alors faites pour accélérer cette reprise. Elle commence dès le 13 juillet 1815. En novembre 1815, 5 099 œuvres d'art sont restituées. Au Louvre demeurèrent 102 peintures, avec l'accord des puissances étrangères. Le musée est fermé le 15 novembre 1815.
Le musée royal du Louvre est fondé par l'ordonnance du 22 juillet 1816 dans laquelle Louis XVIII écrit :
« Voulant à l'exemple de nos prédécesseurs faire fleurir les beaux-arts qui sont la gloire des nations, particulièrement la peinture et la sculpture dont l'éclat fut si brillant en France… Nous avons résolu de maintenir l'Établissement du Musée Royal actuellement formé dans notre château du Louvre. »
Le Louvre ne peut plus s'enrichir que par des achats et des dons. En onze ans, la liste civile de Louis XVIII n'a permis d'acquérir qu'une centaine de tableaux. La pièce la plus importante acquise par le Louvre est la Vénus de Milo, don du marquis de Rivière au roi. Pour combler les vides laissés par les restitutions dans les collections de peintures, on a fait revenir les tableaux qui étaient exposés au palais du Luxembourg depuis 1802 : la série des Ports de France de Vernet, la Vie de saint Bruno de Lesueur et l'Histoire de la vie de Marie de Médicis de Rubens.
D'autres importantes modifications sont apportées au Louvre sous le règne de Charles X. Le Grand Cabinet du roi Louis XIV devient la salle des bijoux, réaménagée par l'architecte Fontaine et décorée par le peintre Jean-Baptiste Mauzaisse en 1822. Les objets précieux du musée du Louvre y sont exposés. Il découvre l'art égyptien et crée la division des monuments égyptiens et orientaux.
Il crée le musée de la marine présentant une collection de modèles réduits offerte à Louis XV. Devant l'accroissement des pièces ethnographiques du musée auquel ont été ajoutés les objets chinois, son conservateur adjoint, Antoine Léon Morel-Fatio, crée une annexe au Louvre, le musée ethnographique séparé du musée naval. Il devient, en 1852, conservateur du musée de la Marine et d’ethnographie du Louvre. Le 28 avril 1919, un décret rattache le musée de Marine du Louvre au ministère de la Marine.
La Deuxième République va amorcer un mouvement d'accroissement du palais du Louvre avec la reprise du grand dessein et le réaménagement du musée en reprenant le projet exposé en 1765 par Diderot qui faisait du palais le « palais du peuple » consacré aux arts et aux sciences. Elle souhaitait y installer un musée élargi, la bibliothèque nationale et des salles pour des expositions industrielles.
Pour mener à bien ce projet, elle nomme Félix Duban architecte du Louvre. Faute de moyens financiers, il va se limiter à la restauration des façades extérieures de la galerie d'Apollon, de la Grande galerie et de quelques salles du musée. Il remet des plafonds chargés d'ornements au Salon carré et à la salle des Sept-Cheminées décorés par Alexandre Denuelle. La galerie d'Apollon est pourvue d'un plafond peint par Delacroix représentant Apollon terrassant le serpent Python. La galerie des sculptures modernes ouverte en 1824 dépend du département des Antiquités. Il y a eu peu d'acquisitions jusqu'à la chute de la monarchie de Juillet. En 1849, on fait alors venir de Versailles des morceaux de réception d'académiciens, des statues des xvie et xviie siècles, dont le Milon de Crotone de Pierre Puget et l'Hercule gaulois du palais du Luxembourg. De nouvelles salles sont ouvertes dans l'aile sud de la Cour carrée pour les sculptures du xvie siècle.
Les transformations se poursuivent sous Napoléon III avec notamment la réalisation du grand dessein : La galerie nord reliant le Louvre aux Tuileries est achevée par l'adjonction de bâtiments construits par Hector-Martin Lefuel (sur les plans de Louis Visconti). D'autres également sont ajoutés au sud pour assurer une symétrie à ce désormais gigantesque ensemble architectural. Le musée va gagner de cette transformation son entrée par le pavillon Denon.
Dans la description qui en est faite, en 1854, le musée impérial du Louvre est présenté comme un ensemble de 14 musées:
- musée des tableaux des écoles française, italienne, allemande, hollandaise et flamande, dans la Grande galerie et le salon carré,
- musée de l'école française avec le salon des Sept-Cheminées. Le guide signale que les tableaux de l'école française sont un peu dispersés dans le Louvre,
- musée ou galerie des dessins qui est suivi des salles de la Chalcographie, musée des émaux, bijoux et objets divers, exposés dans deux salles, la salle des Bijoux et une salle attenante au salon carré,
- musée des antiquités grecques et égyptiennes dans l'ancien musée Charles-X,
- musée des Souverains, sous la Colonnade,
- musée naval, comportant 10 ou 11 salles, avec le musée ethnographique à l'extrémité du musée naval,
- musée des Antiques, comportant 800 statues et bas-reliefs grecs et romains,
- musée de la sculpture égyptienne,
- musée de la sculpture du Moyen Âge,
- musée de la sculpture moderne,
- musée de Ninive, dans l'aile nord,
- musée mexicain.
Pour les antiquités grecques trouvées lors de fouilles, l'œuvre la plus importante ramenée de ces fouilles est la Victoire de Samothrace découverte par Charles Champoiseau en 1863. Il a fallu son arrivée à Paris et le remontage des 118 fragments pour convaincre les conservateurs du Louvre qu'ils sont en présence d'un chef-d'œuvre.
Le musée des Souverains est créé par le prince-président Louis Napoléon Bonaparte, le 15 février 1852. Il est consacré aux souverains ayant régné sur la France. Le musée est installé un premier étage de l'aile de la Colonnade, dans cinq salles. Tous les rois et les reines étaient représentés par deux ou trois objets. On pouvait voir dans les deux premières salles les armures des rois de France, dans la troisième était reconstitué la chapelle de l'ordre du Saint-Esprit, la quatrième présentait tous les rois de France, de Childéric à Louis-Philippe Ier, la dernière à Napoléon Ier et au roi de Rome. Le musée glorifiait l'empereur et voulait montrer la continuité des rois depuis les premiers mérovingiens jusqu'au premier Bonaparte. En 1863, le nouveau conservateur, Henry Barbet de Jouy, changea l'aménagement du musée pour opter pour une présentation chronologique. Certains visiteurs firent des critiques du musée en s'étonnant de la présence du lit de camp de Napoléon Ier au musée du Louvre. Après la chute de l'Empire, les biens sont mis sous séquestre. Le musée des Souverains est supprimé en 1872 et les objets qui y étaient exposés sont rendus à leurs propriétaires antérieurs.
Pendant la Commune, les communards avaient placé des explosifs dans les caves et aspergé de pétrole les murs des bâtiments du Nouveau Louvre jusqu'au pavillon de Marsan et le palais des Tuileries. Le 24 mai, à minuit, les explosifs ont été mis à feu pour les détruire. La bibliothèque du Louvre prend feu à 2 heures du matin et le palais des Tuileries à 3 heures. Henry Barbet de Jouy est alors au musée du Louvre et décide d'enfermer les administrateurs nommés par la Commune et d'organiser les 50 gardiens du Louvre pour sauver les collections. Barbet de Jouy a fait mettre des chaînes aux entrées du musée par les gardiens pour bloquer les entrées. Heureusement pour le musée, le vent souffle alors depuis l'Est. À 9 heures du matin, les troupes versaillaises arrivent au musée après avoir pris les barricades qui se trouvent à proximité. Le musée du Louvre n'a pas trop souffert des explosions et des incendies mis aux bâtiments situés à proximité. Pendant les combats, la galerie d'Apollon a été atteinte par des obus, la façade de la Colonnade a été touchée, comme une statue de Jean Goujon sur la façade de l'aile Lescot. Ces dégâts ont été rapidement réparés. L'incendie de la bibliothèque impériale du Louvre, située dans la partie nord du Nouveau Louvre entre le pavillon Richelieu et le pavillon de la Bibliothèque faisant face au Palais-Royal, dans la nuit du 23 au 24 mai, a réduit en cendres ses 80 000 volumes. La façade nord du pavillon de Flore est reconstruite. La préfecture de Paris s'y installe avant d'être rapidement remplacée par le ministère des Finances. Les Tuileries ne seront jamais reconstruites, et après plusieurs années de délibération, les ruines seront finalement rasées en 1882.
Pour donner des moyens financiers aux musées nationaux, une loi de 1895 crée la Réunion des musées nationaux, qui est un organisme ayant une personnalité civile et morale, possédant une caisse autonome, la Caisse des musées nationaux, géré par un conseil d'administration. La Caisse des musées nationaux reçoit une allocation de l'État et possède des ressources propres, droits d'entrée, legs, ventes d'objets.
Dès le 1er août 1914, le gouvernement a décidé de fermer le musée du Louvre. L'incendie de la bibliothèque de Louvain le 26 août 1914, le bombardement de la cathédrale de Reims par l'armée allemande le 19 septembre, et du musée de Lille en octobre, ont montré que les lieux patrimoniaux étaient devenus des enjeux militaires. Dès le 30 août, une partie des collections du musée du Louvre commence à être évacuée de Paris par voie ferroviaire vers le couvent des Jacobins, à Toulouse. Au total, 770 tableaux, sculptures et objets d'art ont quitté le musée du Louvre pour Toulouse entre le 30 août et le 1er septembre. D'autres œuvres ne pouvant être évacuées, comme les Noces de Cana de Véronèse, la Victoire de Samothrace, sont protégées par des coffrages importants. À Toulouse, les objets évacués sont placés sous la surveillance de Paul Jamot. Deux bombardements nocturnes ont été effectués sur Paris en mars 1915 et janvier 1916 par des Zeppelins. Un mois après la signature de l'armistice à Rethondes, les œuvres reviennent au musée. Leur réinstallation sur les cimaises a été progressive. L'accrochage des tableaux a été repensé par les conservateurs Jean Guiffrey et Paul Jamot. Une première réouverture du musée est faite le 12 janvier 1919 pour les sculptures anciennes et les tombeaux égyptiens et assyriens. Le 14 avril 1919, une salle est aménagée pour montrer les chefs-d'œuvre italiens. Le 16 janvier 1920, la réouverture du Louvre concerne la galerie d'Apollon, le Salon carré, une partie de la Grande Galerie, la salle Duchâtel, la galerie des Sept Mètres, la salle des primitifs français et la collection Isaac de Camondo. La salle des États présentant les peintures françaises du xixe siècle est rouverte le 10 mai 1921. La Mort de Sardanapale est achetée par le musée en juillet 1921. La Première Guerre mondiale n'a pas provoqué de dégâts au musée.
En 1927, Henri Verne demande la collaboration du laboratoire d'essais du Conservatoire national des arts et métiers pour faire des recherches permettant d'authentifier les tableaux. De ces essais faits dans deux salles du sous-sol du pavillon de Flore va naître, en 1932, le laboratoire du musée du Louvre, qui est devenu le Centre de recherche et de restauration des musées de France. L'actuel laboratoire des musées de France, installé sous le jardin du Carrousel, héberge le Nouvel accélérateur Grand Louvre d'analyse élémentaire (New AGLAÉ). Lancé en 1983 et réalisé sous la conduite de Georges Amsel, directeur du système d'analyse par faisceaux d'ions du Groupe de Physique des Solides de l'Université de Paris VII et du CNRS au campus de Jussieu et de Michel Menu, l'accélérateur de particules initial AGLAE fut installé au Louvre en 1987 et inauguré en 1989.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les chefs-d'œuvre du musée sont évacués selon un plan conçu dès 1938. En effet, dès le 4 octobre 1932, Henri Verne, le directeur des musées nationaux, demande à Paul Vitry une liste des œuvres à évacuer en cas de conflit. Bien que les Allemands finissent par apprendre la localisation exacte des lieux de stockage, sur lesquels ferme les yeux le responsable de la commission allemande de protection des œuvres d'art (la Kunstschutz), le comte Franz von Wolff-Metternich, qui déclare simplement qu'il faut « transmettre [les chefs-d'œuvre] aux générations qui suivent ». Les autorités allemandes font rouvrir le musée le 29 septembre 1940, l'entrée est gratuite pour les nazis, qui sont déçus car les principaux chefs-d'œuvre ont été évacués (les murs du premier étage sont ainsi vides), les sculptures descendues au sous-sol. Pendant l'Occupation, les Allemands, sous l'administration du « Personnel spécial pour l'art pictural » (Sonderstab Bildende Kunst) de l'Institut du Reichsleiter Rosenberg pour les territoires occupés (Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg für die Besetzen Gebiete ou ERR), commencent à travers la France un pillage systématique des œuvres des musées et des collections privées, principalement celles appartenant à des Juifs déportés ou ayant fui. Après le transfert des collections du Musée ethnographique du musée du Louvre, en 1878, puis du musée de la Marine, en 1943, la réorganisation des collections nationales se poursuit à la sortie de la Seconde Guerre mondiale.
Le projet du Grand Louvre a eu pour but de traiter en une vingtaine d'années les vices dont souffrait le musée en lui donnant l'espace nécessaire au déploiement de ses collections et en mettant fin à la dualité de l'occupation du palais du Louvre par le musée du Louvre et le ministère des Finances. Comme le montre l'histoire du musée, cet objectif est ancien et le développement du musée dans l'espace du palais s'est fait progressivement depuis son origine. En décidant du départ de la totalité des services du ministère des Finances qui occupaient le palais, le projet du Grand Louvre a été radical et a permis de mettre en œuvre le réaménagement cohérent de la présentation des collections et de la circulation des visiteurs dans le musée. Un autre objectif a été de donner au musée les espaces nécessaires pour les services du musée et l'accueil du public en assurant le confort des collections, du personnel du musée et du public.
Le musée accueille depuis ces dernières années pas loin de 10 millions de visiteurs par ans (seulement 2,7 millions en 2020 vous imaginez bien) et possède dans ses collections 616 000 objets dont 35000 en exposition.