Bouton retour menu

Football France

Le report de l'Euro 2020 en 2021

L’UEFA a annoncé le 17 mars le report d’un an de l’Euro 2020, qui pourrait permettre à la saison, officiellement terminé pour cause de coronavirus, de s’achever. Une décision qui satisfait l’ensemble des partenaires.

L’UEFA a fait « le plus grand sacrifice » en acceptant le report de l’Euro initialement prévu du 12 juin au 12 juillet 2020. C’est l’instance européenne qui le dit, qui a assurané en vain maximiser les chances d’éviter une fin de saison sacrifiée pour les clubs. « Les nouvelles dates proposées sont du 11 juin au 11 juillet 2021, officialise l’UEFA dans un communiqué publié le 17 mars. La santé de toutes les personnes impliquées dans le jeu est la priorité de l'UEFA, ainsi que d’éviter de mettre inutilement sous pression les services publics des pays impliqués dans l’accueil des matchs. Ce report aidera toutes les compétitions domestiques, actuellement suspendues en raison du Covid-19, à être achevées. »

L’UEFA est contrainte de clore la saison de la Ligue des champions, de la Ligue Europa, ainsi que de toutes les rencontres nationales masculines et féminines. Les barrages de l’Euro et les matchs amicaux de mars (dont France-Ukraine et France-Finlande) sont reportés à une date ultérieure. L’instance précise qu’un « groupe de travail a été constitué avec la participation des ligues et des représentants de clubs pour examiner les solutions de calendrier qui permettraient de terminer les compétitions de cette saison, et les autres conséquences des décisions du jour ».

Le président de l’UEFA Aleksander Ceferin évoque « un grand sacrifice » dans le communiqué publié également le 17 mars : « Déplacer l’Euro 2020 a un coût énorme pour l’UEFA, mais nous ferons de notre mieux pour veiller à ce que le financement vital du football de base, du football féminin et du développement du football dans nos 55 pays ne soit pas affecté. »

Le dirigeant slovène estime aussi que « nous ne pouvions pas accepter de célébrer un Championnat d’Europe avec des stades vides et des fan-zones désertes pendant que le continent était assis à la maison, à l’isolement, et sans joie. »

Le président de l’UEFA remercie dans sa déclaration les dirigeants de la fédération sud-américaine, qui va elle aussi déplacer la Copa America, ainsi que « la Fifa et son président Gianni Infantino, qui ont indiqué qu’ils feraient tout ce qui est nécessaire pour faire fonctionner ce nouveau calendrier ». Ce qui passera par le report de la Coupe du monde des clubs initialement prévue du 17 juin au 4 juillet 2021.

Le président de la FFF, Noël Le Graët, « soutient pleinement la décision de l’UEFA » : « Cette décision sage et pragmatique permet de s’inscrire pleinement dans l’urgence et la priorité de l’action collective pour lutter contre le coronavirus tout en permettant d’envisager de terminer les championnats nationaux professionnels et amateurs qui pourraient se prolonger jusqu’en juin ».

La Fédération des supporters européens « félicite l’UEFA d’avoir pris une décision claire et opportune. Associé à l’engagement de rembourser les billets, cela limitera l’impact financier sur les fans. » Les détenteurs de billet pour l’Euro auront effectivement le choix entre conserver leur ticket pour l'événement reporté ou se faire rembourser intégralement.


Pour les Bleus, ce report de l’Euro ne peut être que bénéfique : en effet, beaucoup de joueurs comme Paul Pogba, Lucas Hernandez ou Ousmane Dembélé ont subi des blessures ; d’autres joueurs comme Antoine Griezmann ou Corentin Tolisso ont connu une situation en club compliquée. Ainsi, dans un an, Didier Deschamps pourra retrouver une meilleur équipe que maintenant.

La Ligue des nations à venir

Les Bleus de Didier Deschamps retrouveront la Croatie, le Portugal et la Suède dans le groupe 3. La compétition doit commencer le 3 septembre.

C’est un groupe qui aura des airs de retrouvailles pour l’équipe de France. Le tirage de la seconde édition de la Ligue des nations, réalisé ce mardi à Amsterdam, a en effet offert un groupe de choix aux Bleus. Ils retrouveront ainsi le Portugal, leur bourreau de l'Euro 2016, et la Croatie, battue en finale de la Coupe du monde 2018. La Suède complète le groupe. Difficile pour les Bleus de se projeter plus loin que le 16 juin prochain, date de leur entrée en lice à l’Euro contre l’Allemagne à Munich, dans un groupe F de tous les dangers avec également les Portugais comme adversaire... Mais Didier Deschamps a bien été contraint de s’y résoudre mardi soir dans la capitale néerlandaise, avec ce tirage de la Ligue des nations, seconde édition, réalisé... six mois avant le début de ce tournoi essentiellement honorifique, qui s’étirera jusqu’en juin 2021.

Et le sélectionneur des champions du monde a été servi ! Comme en finale de l’Euro 2016 au Stade de France (défaite 1-0 après prolongation), et comme en juin prochain à Budapest pour le dernier match du très corsé groupe F de l’Euro 2020, ses hommes croiseront la route de la Seleçao à l’automne.

Cristiano Ronaldo et ses partenaires ont certes connu de grandes difficultés à se qualifier pour la compétition européenne, mais ils resteront comme la première référence dans le palmarès de la Ligue des nations : à domicile en juin dernier, les joueurs de Fernando Santos avaient décroché le premier trophée honorifique de cette nouvelle compétition en battant en finale les Pays-Bas, grâce à un but de Gonçalo Guedes (1-0).

L’un des épouvantails du chapeau n°4 du tirage au sort, les vices-champions du monde croates, prend aussi rendez-vous avec les Bleus. Un an et demi après la finale du Mondial, remportée 4-2 par les Français, Bleus et Croates sont dans des trajectoires similaires : tous deux n’ont que peu tremblé dans leurs qualifications à l’Euro, et ont subi avant cela un petit contrecoup lors de la première édition de la Ligue des nations, les Bleus chutant face aux Pays-Bas, les Croates devant l’Espagne et l’Angleterre. Ceux-ci auraient même initialement dû être relégués en deuxième division (Ligue B) de Ligue des nations, mais ils sont finalement restés dans l’élite, l’UEFA ayant augmenté le nombre d’équipes jouant en Ligue A pour cette seconde édition. Il ne faudra toutefois peut-être pas patienter jusqu’à l’automne pour voir un remake de la finale de Moscou : plusieurs médias évoquent des discussions bien avancées pour l’organisation d’un match de préparation à l’Euro début juin entre la France et la Croatie.

Enfin, les Bleus héritent aussi de la Suède, qualifiée pour l’Euro 2020 sans trop de soucis, et qui reste sur une victoire face aux Français (2-1) en qualification pour le dernier Mondial, à Stockholm en 2017. De belles affiches en perspective dans ce groupe de quatre cadors qui s’affronteront en matchs aller-retour entre septembre et novembre. Mais peu d’enjeux, mis à part le titre honorifique de vainqueur de la compétition, dont la première édition a été remportée par le Portugal. Celui-ci sera décerné en juin 2021, au terme d’une phase finale à quatre. Seule une première place de groupe offrira aux Bleus leur billet pour ce « Final Four », tandis qu’en cas de décevante 4e place, il faudra évoluer en deuxième division, la Ligue B, lors de la troisième édition (2022-2023).

Petite précision qui rajoute un peu de sel à la compétition : dans l’éventualité d’un parcours catastrophique en éliminatoires du Mondial 2022, les Bleus pourraient, en cas de bons résultats en Ligue des nations et en fonction des performances des autres nations, se voir offrir une seconde chance de voir le Qatar en étant repêchés puis reversés dans les barrages de la zone Europe. Le tirage au sort, organisé dans la foulée du Congrès ordinaire de l’UEFA, n’a pu échapper aux interrogations concernant l’intensification de l’épidémie de coronavirus. Ainsi, les délégations des sélections ont été minimalistes, certaines décidant même de ne pas envoyer sur place leur sélectionneur, comme celui de l’Écosse Steve Clarke, qui joue à la fin du mois un barrage de qualification à l’Euro.


Il est vrai que ce groupe est clairement le pire des groupes parmi lesquels les Bleus pouvaient se retrouver. Cependant, il faut rappeler qu’en 2016, le Portugal avait battu la France de justesse. Et cette nouvelle rencontre pourrait bien sonner comme une vengeance pour les Français...